L’Organisation Nationale Syndicale des Sages-Femmes est opposée à l’annonce aussi soudaine de la baisse du numerus clausus par le Conseil National de l’Ordre des sages-femmes. Celui-ci ne semble manifestement pas mesurer la portée et encore moins les conséquences de la diminution du nombre des sages-femmes. En faisant un constat rapide sur l’état de santé de la population, la situation est préoccupante :
- L’inégalité d’accès aux soins touche de plus en plus de personnes.
- Près de la moitié des femmes ne participe pas au dépistage du cancer du col de l’utérus ou encore du cancer du sein,
- Ces quinze dernières années, le taux de recours à l’IVG ne diminue pas, et près d’une centaine de Centres d’IVG ont fermé…
De plus, dans un contexte où l’ambulatoire se développe avec un retour à domicile des patients dans les 2h qui suivent la chirurgie, il est prévisible que les durées d’hospitalisation diminuent dans les maternités que ce soit pour le prénatal ou le postnatal. Cette tendance est déjà en marche avec l’expérimentation du PRADO sortie précoce de maternité. Sur toute la France, il y a encore de nombreuses zones où les sages-femmes libérales sont absentes ou très peu nombreuses alors que leurs compétences se sont étendues, depuis 2009, avec le suivi gynécologique de prévention et de contraception ; sans parler des récentes évolutions portant sur l’IVG médicamenteuse, la vaccination, le sevrage tabagique…Encore faut-il en informer les femmes ! Là devrait être l’objectif principal de notre Ordre… Alors comment peut-on se battre, pour l’expérimentation des maisons de naissance, la mise en place d’espaces physiologiques gérés par des sages-femmes dans les maternités hospitalières, défiler dans la rue et scander « une femme/une sage-femme » et réduire le nombre de sages-femmes dans le contexte actuel ? Des études sérieuses devraient être menées avant toute décision pouvant avoir autant de conséquences sur l’offre de soins pour les femmes et sur l’ensemble de la profession. Car les premières en pâtir seront les femmes. Il y a 4 ans, le gouvernement parlait de réduire l’inégalité d’accès aux soins pour les femmes, de lutter contre les violences faites aux femmes…Mais avec quels professionnels ? Nous avons la réponse : les sages-femmes, ces praticiens de proximité, prête à accompagner le virage ambulatoire annoncé et inéluctable. Encore faut-il leur laisser la possibilité d’exercer toutes leurs compétences et surtout de ne pas en réduire le nombre ! télécharger le communiqué en pdf